A Sarcelles, Malik Diallo
et ses potes ont lancé #LeGrandDéfi Facebook à la mode : préparer et distribuer
150 repas pour les sans-abris et les réfugiés de Paris. Pour Les Gens Heureux, le chauffeur-livreur de
27 ans raconte son aventure.
Comment vous est venue
l’idée de ce grand défi ?
Vu
que je suis chauffeur livreur, j’ai l’habitude de faire des tournées dans le 19e
arrondissement de Paris. Un jour j’ai vu une femme et son enfant par terre. J’ai
eu un déclic. Je me suis dit : On ne peut pas tous les aider, mais on peut
aider. Je me suis souvenu de ces défis sur Facebook et j’ai pensé qu’au lieu de
se verser un sac glacé sur la tête, on peut aider des sans-abris et en faire
une compétition amicale.
Comment vous êtes-vous
organisés ?
J’en
ai parlé à mes amis avec lesquels j’ai grandi. Quand tout le monde adhère,
c’est facile. Qui peut faire quoi ? Qui peut ramener quoi ?
Finalement, c’était comme préparer un grand pique-nique. On a fait des
sandwiches et un plat chaud, du tchep. C’est un
plat du Sénégal. On plonge du riz dans une sauce tomate, il sort rouge puis on ajoute des légumes et du poisson. Avec une douzaine d’amis, on a fait à manger pour 150 personnes et on est allés distribuer à Paris. On s’est filmé, on a lancé un défi à des amis d’un autre quartier pour qu’ils en fassent autant et j’ai posté ça sur mon Facebook.
plat du Sénégal. On plonge du riz dans une sauce tomate, il sort rouge puis on ajoute des légumes et du poisson. Avec une douzaine d’amis, on a fait à manger pour 150 personnes et on est allés distribuer à Paris. On s’est filmé, on a lancé un défi à des amis d’un autre quartier pour qu’ils en fassent autant et j’ai posté ça sur mon Facebook.
Plus
de 10 quartiers ont déjà relevé le défi et d’autres sont en train de se
préparer à Strasbourg, Dunkerque, Toulon, Toulouse, La Rochelle, Marseille,
Rouen, Lyon… Le concept est lancé et j’espère qu’il ne s’arrêtera pas. On
communique beaucoup dans les médias, mais on va bientôt se relancer avec la
même équipe avec un grand petit déjeuner ; un bon bol de lait chaud le
matin, ça fait du bien.
Aider les sans-abris,
aider les réfugiés. Que pensez-vous de ceux qui font la différence entre les
personnes ?
Nous,
on ne fait pas la différence, on sert tout le monde. Les sans-abris, ça englobe
tout le monde. Ceux qui parlent comme ça ne sont jamais allés dans la rue, ils
ne parlent pas aux SDF. C’est facile de parler derrière Facebook en restant
dans son salon. Il faut aller voir comment on s’organise, certains vont voir
les migrants, d’autres vont voir les sans-abris. Ils ne sont pas au même
endroit. Il ne faut pas oublier que nous, on a la chance le soir, quand on
rentre du boulot de pouvoir prendre une bonne douche chaude. Pas eux.
Si vous viviez dans un
village touristique de Bretagne où des réfugiés vont venir passer l’hiver,
qu’auriez-vous envie de faire ?
Il
faut déjà voir comment ils sont installés, voir ce dont ils ont besoin. Comment
vont-ils manger ? Le concept du grand défi est fait pour créer une grande chaîne
humanitaire. Si tout le monde s’y met, on peut nourrir tout le monde et le
problème est réglé.
> A
lire, Sarcelle répand sa
solidarité sur le pavé parisien, Libération, 16 octobre 2016
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