vendredi 21 octobre 2016

Une belle histoire… le grand défi Facebook de Sarcelles

A Sarcelles, Malik Diallo et ses potes ont lancé #LeGrandDéfi Facebook à la mode : préparer et distribuer 150 repas pour les sans-abris et les réfugiés de Paris. Pour Les Gens Heureux, le chauffeur-livreur de 27 ans raconte son aventure.

Comment vous est venue l’idée de ce grand défi ?
Vu que je suis chauffeur livreur, j’ai l’habitude de faire des tournées dans le 19e arrondissement de Paris. Un jour j’ai vu une femme et son enfant par terre. J’ai eu un déclic. Je me suis dit : On ne peut pas tous les aider, mais on peut aider. Je me suis souvenu de ces défis sur Facebook et j’ai pensé qu’au lieu de se verser un sac glacé sur la tête, on peut aider des sans-abris et en faire une compétition amicale.
  
Comment vous êtes-vous organisés ?
J’en ai parlé à mes amis avec lesquels j’ai grandi. Quand tout le monde adhère, c’est facile. Qui peut faire quoi ? Qui peut ramener quoi ? Finalement, c’était comme préparer un grand pique-nique. On a fait des sandwiches et un plat chaud, du tchep. C’est un
plat du Sénégal. On plonge du riz dans une sauce tomate, il sort rouge puis on ajoute des légumes et du poisson. Avec une douzaine d’amis, on a fait à manger pour 150 personnes et on est allés distribuer à Paris. On s’est filmé, on a lancé un défi à des amis d’un autre quartier pour qu’ils en fassent autant et j’ai posté ça sur mon Facebook.

Depuis le 29 septembre, ce film a été visionné plus de 130 000 fois. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Plus de 10 quartiers ont déjà relevé le défi et d’autres sont en train de se préparer à Strasbourg, Dunkerque, Toulon, Toulouse, La Rochelle, Marseille, Rouen, Lyon… Le concept est lancé et j’espère qu’il ne s’arrêtera pas. On communique beaucoup dans les médias, mais on va bientôt se relancer avec la même équipe avec un grand petit déjeuner ; un bon bol de lait chaud le matin, ça fait du bien.

Aider les sans-abris, aider les réfugiés. Que pensez-vous de ceux qui font la différence entre les personnes ?
Nous, on ne fait pas la différence, on sert tout le monde. Les sans-abris, ça englobe tout le monde. Ceux qui parlent comme ça ne sont jamais allés dans la rue, ils ne parlent pas aux SDF. C’est facile de parler derrière Facebook en restant dans son salon. Il faut aller voir comment on s’organise, certains vont voir les migrants, d’autres vont voir les sans-abris. Ils ne sont pas au même endroit. Il ne faut pas oublier que nous, on a la chance le soir, quand on rentre du boulot de pouvoir prendre une bonne douche chaude. Pas eux.

Si vous viviez dans un village touristique de Bretagne où des réfugiés vont venir passer l’hiver, qu’auriez-vous envie de faire ?
Il faut déjà voir comment ils sont installés, voir ce dont ils ont besoin. Comment vont-ils manger ? Le concept du grand défi est fait pour créer une grande chaîne humanitaire. Si tout le monde s’y met, on peut nourrir tout le monde et le problème est réglé.

> A lire, Sarcelle répand sa solidarité sur le pavé parisien, Libération, 16 octobre 2016


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