mardi 28 mars 2017

A Grande-Synthe, les enfants réfugiés vont à l’école

C’est inscrit dans l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant : l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit pour tous les enfants. Presque tous. Car à Grande-Synthe (Nord, 22 000 habitants), où 140 enfants vivent dans un camp de réfugiés, ce droit est conditionné par la motivation d’une poignée d’enseignants, la qualité de la relation avec leurs proches et les conditions météorologiques de l’instant.

Contrairement au Trégor, Grande-Synthe est située sur les routes de migration vers le
Adeline Markwitz, de passage à Brest, avec
l'autocollant des Gens Heureux :-)
Royaume Uni. Le maire, Damien Carême, a vu grossir le nombre de personne transitant sur sa commune, située à 35 km de Calais, en bordure d’autoroute. En mars 2016, avec l’aide de Médecins sans frontières, il a fait installer un camp humanitaire aux normes des Nations Unies. Suivant les périodes, entre 700 et 1500 personnes y sont hébergées. En mars 2017, environ 140 enfants y vivent.

« Tout fonctionne, il n’y a pas de point négatif »
A Grande-Synthe, il y a treize écoles. Trois écoles et un collège accueillent régulièrement des enfants réfugiés du camp humanitaire. « Les bénévoles les incitent à venir, raconte Adeline Markwitz, directrice de l’école Francisco Ferrer. C’est
difficile de capter leur attention, les premières préoccupations sont la sécurité, la santé, la nourriture. Les enfants sont capables de marcher des kilomètres sous la pluie, avec un sac sur le dos, et sans broncher… mais ils ne viennent à l’école que s’il y a un copain ou s’il va dans une classe qui leur plaît. » Les établissements accueillant les enfants réfugiés s’appellent école Julie Daubié, école Marie Curie, école Francisco Ferrer et collège du Moulin. C’est l’occasion de se souvenir que Marie Curie est né polonaise et que durant plusieurs années de son existence, Francisco Ferrer s’est exilé en France.

« D’un point de vue administratif, c’est compliqué, poursuit l’enseignante en tournant les pages du registre de présence. En janvier, nous avons accueilli cinquante enfants différents. Il y en avait six à dix-sept par jour, mais jamais les mêmes. Pendant l’hiver, quand il fait moins deux, ils ne viennent pas. » Devant leur pupitre, les enfants de Grande-Synthe, qu’ils habitent au camp de la Linière ou dans un autre quartier, sont tous des écoliers. Ils récitent les mêmes poésies et partagent la même cour de récréation. « Tout fonctionne, il n’y a pas de point négatif, assure Adeline Markwitz. On sent que nos élèves sont en train de comprendre la richesse de nos écoles. »

Une plateforme pour les bénévoles
Le 17 mars, le maire de Grande-Synthe et la ministre du logement ont renouvelé la convention de poursuite de gestion du camp humanitaire. « Le camp vit grâce à l’aide des associations et des bénévoles, précise Olivier Caremelle, au cabinet du maire. La ville a mis en ligne une plateforme numérique pour les bénévoles qui veulent venir nous aider. Nous pouvons aussi héberger 40 personnes, mais pour cela, il faut s’inscrire. »

En savoir +
- Un article paru dans La Voix du Nord en octobre 2016

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